L’opposant Maurice Kamto dénonce l’inaction des autorités face à une nouvelle vague d’enlèvements dans l’Extrême-Nord, où la population reste exposée à l’insécurité croissante.
Dans la nuit du 14 août 2025, un car de transport interurbain a été intercepté par un groupe armé sur le tristement célèbre tronçon Kousseri-Maroua, à Zigague et Salé. Onze passagers, dont plusieurs enfants issus d’une même famille, ont été kidnappés sous la menace. Les soupçons se portent sur des militants de Boko Haram, qui multiplient raids et enlèvements dans cette région, malgré une surveillance militaire accrue depuis plus de dix ans.

Ces attaques, devenues fréquentes dans le nord du pays, révèlent une nouvelle fois la vulnérabilité des populations locales et soulignent l’incapacité de l’État à protéger ses citoyens, malgré la militarisation du territoire et les promesses répétées d’éradication du terrorisme.
Kamto hausse le ton face au « silence officiel »
Maurice Kamto, figure majeure de l’opposition camerounaise, estime que la situation a dépassé les limites. Dans une déclaration publiée le 17 août, il fustige le silence « insupportable » du gouvernement face aux récents kidnappings et s’interroge : « Comment peut-on expliquer qu’après plus de dix ans de guerre, on y déplore encore des kidnappings de masse ? Il est temps de reprendre le pays en main. »
L’ancien candidat à la présidentielle, recalé pour le scrutin du 12 octobre, adresse ses condoléances aux familles, réclame une mobilisation immédiate des autorités pour libérer les otages. Il exige un accompagnement concret pour les proches, notamment une fratrie où cinq enfants ont été enlevés d’un coup.
DECLARATION SUR LE KIDNAPPING DE MASSE DANS LES LOCALITES DE ZIGAGUE ET SALE DANS LA REGION DE L’EXTRÊME-NORD Comment peut-on expliquer qu’après plus de dix ans de guerre, on y déplore encore des kidnappings de masse ? Onze vies innocentes ont été arrachées dans les localités de Zigague et Salé, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette tragédie réveille une fois de plus notre conscience collective face à l’insécurité chronique qui ronge cette région.
Le silence du gouvernement sur cette situation insupportable est inacceptable. Nous devons cesser de détourner le regard. Comment justifier l’incapacité à protéger ces populations après tant d’années de lutte contre Boko Haram ?
Mes pensées vont aux familles des victimes, brisées par ce drame. Il est urgent que les autorités mettent tout en œuvre pour retrouver les otages, libérer les innocents et garantir la sécurité de nos concitoyens.
Cette situation dramatique est un appel à la mobilisation générale. Il est temps de reprendre notre pays en main, car la paix et la sécurité ne sont pas des luxes, mais des droits fondamentaux pour chaque Camerounais.
Nous ne devons plus accepter que la peur dicte notre quotidien. L’État doit redoubler d’efforts et associer toutes les forces vives de la nation pour sortir l’Extrême-Nord de cette spirale de violence et d’abandon. La survie de centaines de familles en dépend. »